LYNYRD SKYNYRD: At The Ritz 1988 (Roxvox- 2016)

Musicians:
Gary Rossington - guitar
Ed King - guitar
Billy Powell - keyboards
Leon Wilkeson - bass
Artimus Pyle - drums
Randall Hall - guitar
Johnny Van Zant - lead vocals
Dale Krantz-Rossington - background vocals
Carol Bristow - background vocals

Additional musicians :
Toy Caldwell - guitar
Ronnie Eades - horns
Harvey Thompson – horns

Titles:
CD1 :
01. Workin' For MCA
02. I Ain't The One
03. Saturday Night Special
04. The Needle And The Spoon
05. That Smell
06. The Ballad Of Curtis Loew
07. Things Goin' On
08. Swamp Music
09. I Know A Little
10. Gimme Three Steps
11. They Call Me The Breeze
12. What's Your Name

CD2 :
01. Comin' Home
02. Simple Man
03. Sweet Home Alabama
04. Band Intros
05. Freebird

Là, tous les détracteurs et les mal embouchés vont pouvoir se racler la gorge afin de clamer haut et fort : « Encore un live de Lynyrd Skynyrd ? ». Oui, c’est vrai, un de plus. Mais il s’agit là d’un show datant du 6 septembre 1988, en plein Tribute Tour et enregistré pour la radio, avec un Lynyrd qu’on croyait à jamais réduit au silence. Et tous les ergoteurs et les coupeurs de cheveux en quatre de répliquer : « Oui mais on avait déjà « Southern by the grace of God », tiré du Tribute Tour de 1987 ! ». Peut-être… Mais là, on a droit à huit morceaux supplémentaires : « I Ain't The One », « Saturday Night Special », « The Needle And The Spoon », « The Ballad Of Curtis Loew », «  Things Goin' On », « I Know A Little », « Gimme Three Steps » et une version splendide de « Simple Man ». Et puis, par-dessus tout, quel plaisir d’entendre la superbe guitare de l’immense Ed King. Ed King, magique à la slide sur « Curtis Loew » et échangeant des plans de guitare incroyables avec Randall Hall sur l’intro de « I Know A Little ». On a aussi la joie de pouvoir apprécier les interventions de Toy Caldwell (du Marshall Tucker Band) et de sa six-cordes immédiatement reconnaissable sur « Gimme Three Steps » et « Call Me The Breeze ». La Muscle Shoals Horns Section honore « What's Your Name » de sa présence et on se réjouit à l’écoute d’un “Comin' Home” de haut niveau avec la slide majestueuse d’Ed King. Bien entendu, « Sweet Home Alabama » est précédé de quelques arpèges bien sentis de Mister Ed et de sa slide nostalgique égrenant « Dixie ». Cela fait également un drôle d’effet d’entendre Johnny Van Zant exhorter la foule à se calmer et à ne pas pousser, dire que le groupe aura du mal à continuer son show si cette merde continue (« if this shit is goin’ on ») ou confier au public que le combo n’aurait jamais cru jouer au Ritz de New York en 1988. L’émotion atteint son comble quand Artimus Pyle présente les musiciens, surtout ceux qui ont survécu au crash il y a une dizaine d’années de cela. Le batteur termine en conseillant aux gens de ne pas conduire en état d’ivresse et il rajoute qu’à chaque fois qu’il l’a fait, il a détruit une bagnole. Le concert s’achève sur une version instrumentale de « Freebird », dantesque et orgiaque, avec Ed King et Randall Hall qui envoient les solos d’origine mais se livrent aussi à des variantes de haute volée.
Il ne s’agit donc pas d’un live de Lynyrd Skynyrd de plus mais bel et bien d’un témoignage poignant sur l’impact qu’avait eu à l’époque la reformation du gang de Jacksonville. Quel plaisir d’écouter ces chansons intemporelles jouées par une formation se rapprochant le plus du Lynyrd originel. Celle-là même (à l’exception d’Artimus Pyle) que nous avions eu la chance et le bonheur de voir sur la scène de l’Elysée Montmartre les 13 et 27 février 1992. Ah, quels souvenirs!
Olivier Aubry